Répétition
Un exercice de style réservé à l'entre-soi théâtral
Texte, mise en scène et chorégraphie de Pascal Rambert
Théâtre national de Strasbourg
21 octobre - 7 novembre 2015
Ainsi donc, c'est une performance ? Dommage, quand on prétend ouvrir le théâtre à ceux qui n'y sont pas habitués. Car rien n'est fait pour eux. Tout, au contraire transpire le snobisme : une langue brillante mais qui ne cesse de se prendre en miroir ; un discours presque exclusivement cérébral, qui ne trouve rien d'autre qu'une évocation juvénile de la sexualité pour donner le change, l'apparence d'une incarnation ; un
verbiage qui tient lieu de pensée, une dramaturgie fondée sur un dispositif
rhétorique à la fois prétentieux et prévisible et donc ennuyeux ; des personnages empêtrés dans leurs
considérations narcissiques et bourgeoises, tout en prétendant à un engagement
politique de type marxiste, d'ailleurs en train de voler en éclat pour un simple échange de regards ; une scénographie qui hésite entre installation
d'art contemporain et décor vériste ; des lumières aux effets aléatoires
(toujours le côté « installation » ?) et dépourvues de
signification dramatique ou poétique ; une adresse à la jeunesse d'une
pathétique naïveté ; des comédiens transformés en pantins dans une
"chorégraphie" dérisoire. La critique nous parle de
"provocation", "de corps sensuels" de défi ... Provocation de qui ? Pour remuer quoi ? Les
postures de collégiens peuvent choquer, voire intéresser un moment. A la fin, elles ne font que
se répéter. Et bégayer.
Ainsi donc, le roi est
nu, alors même qu'il reçoit des prix et que tout la presse l'encense. Pardon si le modeste tailleur l'a vu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Je serais curieux de recevoir de votre part un commentaire.